Les éditeurs français de logiciel ont créé 10 000 emplois en deux ans… mais pas qu’en France
‘Le développement du logiciel français ne se dément pas. Selon l’édition 2014 de l’étude Top 250, menée par le cabinet EY (ex-Ernst & Young) et le Syntec Numérique sur les 250 plus gros éditeurs, le secteur continue à ignorer la crise en affichant un bond de 6% du chiffre d’affaires à 9 milliards d’euros en 2013. Sur deux ans, la croissance atteint 20%. Et les prévisions font état d’une augmentation de 7% en 2015.
Mobiles, Big Data et Cloud sont moteurs
Franck Sebag, associé chez EY, explique ce dynamisme par le développement des mobiles, du Big Data ou encore du cloud computing. Les ventes de logiciel en tant que service (Saas pour Software as a service) représentent 17% du chiffre d’affaires en 2013, contre 11% en 2012. Un chiffre encore faible qui s‘explique par la réticence des entreprises à adopter ce modèle de consommation de logiciel. L‘évolution dans ce domaine est moins rapide que prévue. « En quatre ans, nous sommes passés de quelques 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en Saas à 1,5 milliard d’euros, rappelle Bruno Vanryb, président de l’éditeur Avanquest Software et président du collège logiciel du Syntec Numérique. C’est énorme. Je ne connais pas d’autres activités humaines capables d’en faire autant. »
Le secteur continue également à embaucher. Selon l’étude, ses effectifs auraient gonflé de près de 5800 personnes en 2013. En deux ans, près de 10 000 emplois qui auraient été créés. L’analyse ne précise cependant pas combien en France. Ces chiffres comprennent les créations de postes à l’international. La tendance devrait se poursuivre en 2015, puisque 75% des entreprises interrogées prévoit d’embaucher encore.
La Pénurie de talents est un frein
Seul problème ? La pénurie de talents risque de freiner ce développement. « La chasse au talent bat son plein, affirme Franck Sebag. Les éditeurs ont du mal à recruter des experts du Big Data ou des profils à double compétences technique-marketing ». Intersec, éditeur de logiciel d’analyse de données pour opérateurs télécoms, a embauché 40 personnes cette année sur un effectif aujourd’hui de 180. Scality, éditeur de logiciel de stockage dans le cloud, a recruté une trentaine de personnes sur un effectif de 100. Les deux éditeurs affirment éprouver les plus grandes difficultés à trouver les profils recherchés. Le risque, selon Bruno Vanryb, est de voir les éditeurs français contraints de se développer en dehors de la France, là où les compétences sont abondantes.’
Par Ridha Loukil
Source : www.usine-digitale.fr