La PME à suivre : Linkfluence ausculte le Web
‘Tout entendre pour tout savoir. Au début, en 2006,quatre jeunes ingénieurs tout juste sortis de l’université de technologie de Compiègne se lancent dans la représentation graphique de données massives circulant sur Internet. Leurs travaux leur permettent d’annoncer que le non l’emportera au référendum sur le Traité européen.
Cela parce qu’ils découvrent que les tenants du non sont mieux organisés que ceux du oui. Linkfluence démarre et s’installe à Paris pour recruter plus facilement, tout en conservant son siège de Compiègne (Oise). Aujourd’hui, l’entreprise de 75 salariés et de 6,4 millions d’euros de chiffre d’affaires continue à étudier toutes les traces que laissent les internautes sur les sites Internet où ils peuvent inscrire un avis.
« Nous collectons et étudions 110 millions de nouvelles données quotidiennement, nous sommes résolument dans le big data pour nos 250 clients », s’enthousisame Hervé Simonin, l’un des vétérans du Web auquel les actionnaires de Linkfluence ont souhaité confier les commandes de l’entreprise.
C’est sous sa houlette que Linkfluence est passé, en 2012, du statut d’institut d’études à celui d’éditeur de logiciel. « Nous avions mis au point des outils pour notre propre compte et nous en avons fait un produit, Radarly, qui est considéré comme l’un des trois meilleurs outils mondiaux », affirme Hervé Simonin.
Outil polyglotte
Le logiciel en ligne (Saas), permet à un industriel, à un prestataire de services ou une organisation internationale de savoir ce qu’on dit de lui, de l’analyser et de détecter des « signaux faibles » pour anticiper. Il peut ainsi, par exemple, piloter en temps réel le marketing d’une offre téléphonique.
Linkfluence leur propose aussi une gamme de services leur permettant d’aller plus loin dans leurs analyses. Fonctionnant en 56 langues, qu’il détecte automatiquement, même sur texte aussi court qu’un Tweet, le logiciel intéresse aussi les entreprises étrangères. La filiale allemande de Linkfluence va s’enrichir d’une deuxième implantation. Une autre filiale va voir le jour à Londres avant l’Espagne… « Nous sommes numéro un en France et nous pouvons l’être en Europe fin 2015-début 2016 », affirme le dirigeant. A l’évidence, il est prêt à aller plus loin pour certains de ses gros clients très actifs dans des pays tels que la Chine ou l’indonésie.’
Par Dominique Malécot
Source : lesechos.fr