Pour « faire parler » ces informations et les exploiter, les entreprises partent donc à la recherche de profils spécialisés. E-commerce, marketing, finances, industrie… Les champs d’application semblent être sans limite. Si certaines professions évoluent – notamment au sein des directions des systèmes d’information -, d’autres se créent, à l’image du data scientist, qui imagine et conçoit de nouveaux outils pour traiter les données au sein de l’entreprise. Salaire moyen estimé aux Etats-Unis : 400 000$ annuels.
« Désormais, prime est donnée à l’expérimentation, constate Olivier Lallement, manager chez Deloitte. Avant de concevoir les outils techniques, les statisticiens doivent se demander quels sont les besoins des entreprises. » Il n’est donc pas rare que ces « nouveaux aventuriers de la donnée » soient intégrés aux équipes commerciales, par exemple. Terminée, l’image de l’informaticien reclus dans son local en sous-sol…
Les formations s’adaptent
Face à cette déferlante de données numériques et pour répondre aux besoins des entreprises en matière de talents, les établissements d’enseignement supérieur de leur côté adaptent leurs cursus. Premières filières concernées : celles dédiées à la statistique. L’ENSAE (Ecole nationale de la statistique et de l’administration) et l’ENSAI (École nationale de la statistique et de l’analyse de l’information) sont dans leur élément. Les réseaux des Insa et des Polytech fournissent également des profils aux sociétés spécialisées.
Du côté de l’université, le DUT « statistique et informatique décisionnelle » (STID), ainsi qu’une quarantaine de licences et 70 masters abordent le sujet. « Nombre de diplômes intègrent des majeures ou des mineures dédiées au traitement des données », observe Jean-Michel Poggi, professeur à l’université Paris-Descartes et président de la Société Française de Statistique.
« De vraies connexions entre industriels et chercheurs »
Les formations spécialisées « big data » fleurissent, à l’image du mastère spécialisé « gestion et analyse des données massives », qui ouvrira à la rentrée 2013 à Telecom ParisTech. « Si nous sommes à l’écoute des besoins des entreprises, nous ne subissons pas la situation pour autant », tient à souligner Jean-Michel Poggi, qui rappelle que régulièrement, les recherches menées dans le cadre universitaire sont utilisées par les sociétés pour développer leurs technologies.
« Les diplômes changent, et de vraies connexions se créent entre industriels et chercheurs, note l’enseignant. Mais il faut laisser au monde académique le temps de prendre en compte tous les enjeux de ce nouveau phénomène. »
Big Data : vers la profusion de données
Depuis quelques mois, le terme est à la mode. Le phénomène Big Data désigne la quantité grandissante de données numériques émises à travers le monde. Texte, chiffres, photos, vidéos… Autant d’informations qui transitent sur la toile et qu’il faut stocker et traiter. Et transformer en véritable valeur. C’est là tout l’enjeu pour les sociétés : créer de la valeur grâce à ces « data ». Si certains secteurs sont déjà sensibles au sujet dans la finance ou le marketing par exemple –, les champs d’application sont multiples : industrie, médecine, commerce électronique, etc.
Source : educpros.fr