Sean Collins, directeur général de la filiale Digital Ventures du Boston Consulting Group, est venu à Paris présenter cette nouvelle entité du cabinet de conseils en stratégie.
‘Après les États-Unis et Londres en janvier dernier, le BCG Digital Ventures s’implante en Europe. Cette filiale du Boston Consulting Group dédiée au numérique en entreprise ouvrira bientôt un bureau à Berlin avant de s’implanter à Paris. Des experts en Big Data devraient être embauchés en France. L’objectif du BCG Digital Ventures est de conseiller les entreprises désirant former des équipes dédiées à la transformation numérique de leurs activités. De passage à Paris, le californien Sean Collins, directeur général du BCG Digital Ventures, répond aux questions de Floran Dèbes (business.lesechos.fr).
Les entreprises innovent-elles de la même manière des deux côtés de l’océan Atlantique ?
‘Partout, le défi est de savoir comment construire un ensemble de projets qui répondent à la nouvelle concurrence des jeunes entreprises issues du numérique. Ces dernières entrent sur le marché avec des business models très disruptifs. En Allemagne, en France tout comme aux États-Unis, au Chili ou au Mexique, tout le monde se pose la question. Les technologies qui conduisent ces changements sur le marché sont les mêmes partout dans le monde, du Big Data à l’intelligence artificielle. Les schémas d’innovation sont également similaires d’un bout à l’autre du globe. Les différences portent sur la manière dont les entreprises entendent mettre en place l’innovation. Sur chaque marché, des frictions particulières apparaissent avant qu’une nouveauté ne s’impose. Dans certains pays, la difficulté est d’informer les utilisateurs qu’une nouvelle façon de faire est possible, dans d’autres il faut les rassurer sur l’usage qui est fait de leurs données personnelles… Les innovations sont communes mais leur exploitation change.
Que conseillez-vous aux entreprises qui se lancent dans un processus d’innovation ouverte ?
Écouter ses clients et récolter leurs sentiments est une part primordiale d’un processus d’innovation. Beaucoup d’exemples l’ont montré. Nous insistons auprès de nos clients pour qu’ils développent autour d’eux un écosystème qui leur permette de recueillir différents points de vue. En matière d’open innovation (innovation ouverte, ndlr), différentes sources sont à écouter : les clients, les partenaires… Le crowdfunding est aussi un modèle très intéressant, comme le montre, par exemple, Kickstarter. Ce site est un espace où trouver de bonnes idées (Kickstarter est une plateforme de financement participatif phare aux États-Unis, ndlr). Parfois, elles sont viables à grandes échelles, parfois non…
Quelles sont vos ambitions pour le BCG Digital Ventures en Europe ?
Le but du BCG Digital Ventures est de répondre aux questions sur la transformation numérique que se posent les entreprises du monde entier. Nous sommes donc attentifs à être présent partout. Évidemment, l’Europe fait partie de cette stratégie. Nous allons ouvrir un bureau du BCG Digital Ventures à Berlin. Et nous réfléchissons à d’autres villes pour nous déployer, notamment à Paris. Nous avons un plan de croissance agressif car nous pensons vraiment être les meilleurs du monde pour proposer des innovations digitales, les commercialiser ou les développer pour nos clients.’
Par Florian Dèbes
Source : business.lesechos.fr