Lyft mise sur le big data pour gagner la bataille des VTC
Pour le PDG de Lyft, une application de covoiturage urbain basée à San Francisco, la clé du succès est dans l’analyse de données. Elle permett d’assurer une qualité de service optimale afin de proposer des chauffeurs au bon endroit au bon moment et au bon prix. Selon lui, les taxis devraient également miser sur cette révolution du big data pour faire face à la concurrence des VTC.
Fondée sur le concept de l’économie du partage, l’application Lyft permet aux particuliers de se tranformer en chauffeurs privés avec leur propre voiture. L’entreprise, basée à San Francisco, offre un service de covoiturage urbain, convivial et peu cher. Le système est similaire à celui d’UberPop, la version « ouverte à tous » du géant des VTC Uber lancée à Paris au mois de février. Les deux start-up californiennes viennent d’ailleurs d’annoncer le lancement de services équivalents, Lyft Line et UberPool, permettant aux utilisateurs de partager un trajet pour réduire le montant de la course.
Utiliser les données pour ajuster les prix
Pour anticiper la demande en conducteurs à certains horaires (heures de pointes) et dans certains lieux, Lyft utilise les big data. Selon Logan Green, le PDG, les analyses de données permettent d’optimiser les performances. En effet, au lieu de planifier les horaires des conducteurs, Lyft a choisi de simplement leur communiquer la rémunération qu’ils peuvent anticiper en fonction des lieux et des créneaux horaires. « Nous sommes transparents sur les données en interne, afin de laisser les conducteurs s’auto-réguler, » explique-t-il.
Par ailleurs, grâce aux données, Lyft a aussi pu augmenter la rétention d’utilisateurs. En analysant les données, la start-up a constaté que les utilisateurs sont prêts à payer plus cher aux heures de pointes, plutôt que de ne pas avoir accès à un véhicule du tout. « Pour garder les utilisateurs, on s’est rendus compte qu’on devait avoir des conducteurs disponibles tout le temps », ajoute le PDG.
Lyft espère pouvoir continuer grâce aux données à anticiper de mieux en mieux les besoins et déterminer avec précision où les conducteurs doivent aller en priorité.
Les taxis peuvent s’adapter au monde des données
Par ailleurs, toujours selon le patron de Lyft, le débat taxis versus VTC semble considérer, faussement, que l’industrie des taxis agit comme une entreprise ou une seule entité organisée. « On parle d’eux comme s’il s’agissait d’une entreprise cohérente, mais il s’agit d’une union, avec des régulations. »
« De nombreuses industries [traditionnelles] deviennent des plates-formes qui utilisent des données et de la technologie. Les taxis s’en sortent, pour l’instant, et répondent à des besoins qu’on ne peut pas nécessairement satisfaire, comme quand un professionnel a besoin d’une voiture de première classe pour la journée. Les taxis sont aussi les seuls à être autorisés à récupérer des passagers dans la rue, donc ils vont continuer à dominer sur ce terrain », estime Logan Green.
Ils vont « tenter d’utiliser la technologie de plus en plus, » poursuit-il. Selon lui, « il y a une opportunité pour créer un nouveau marché » pour toutes les start-ups qui voudraient aider les taxis à s’adapter à la technologie et « leur donner des outils ». L’une d’entre elles, Flywheel, est une application qui permet de trouver et commander un taxi depuis son mobile. Logan Green n’est pas inquiet pour autant : « cela introduit plus de compétition sur le marché, et offre une meilleure expérience pour les clients. Maintenant le service va continuer à s’améliorer ». Et dans cette bataille des données, Lyft veut être en pole position.
Par Nora Poggi
source: usine-digitale.fr