Les utilisateurs sont-ils conscients de la capacité à déduire leurs caractéristiques personnelles à partir de leurs traces numériques ? Et s’ils l’étaient, continueraient-ils de rendre publiques ces données ?
Difficile, pour Microsoft, d’esquiver ces questions soulevées par le Conseil d’Etat concernant les algorithmes prédictifs et leur impact sur la vie privée. La firme s’est d’ailleurs ouvertement positionnée sur cette problématique dans le cadre de sa dernière plénière des TechDays 2015, au Palais des Congrès de Paris. Pour Bernard Ourghanlian, il est nécessaire d’entretenir un débat citoyen et d’introduire une notion « d’éthique de la donnée » ; en d’autres termes, faire en sorte que les organisations qui exploitent ces informations soient réellement tenues responsables des usages qu’elles en ont.
Le directeur technique de Microsoft France reconnaît que la capacité du régulateur à imposer ces modalités conditionnera le développement de « l’intelligence ambiante ». C’est-à-dire d’une technologie qui s’immiscerait dans notre quotidien à tel point qu’elle en deviendrait invisible, mais omniprésente. Un parallèle s’établit avec les propos tenus fin janvier par Eric Schmidt dans le cadre du Forum économique mondial de Davos. Le président de Google affirmait qu’Internet était voué à « disparaître »… en s’intégrant dans nos vies comme l’électricité. « On ne se demande plus où ni comment elle a été produite », assure Bernard Ourghanlian, tout en citant l’informaticien Mark Weiser : « Les technologies les plus profondes sont celles qui […] se fondent dans la vie quotidienne jusqu’à en devenir indiscernables ».
Entre cloud et big data
Microsoft distingue trois composantes principales dans ce concept d’intelligence ambiante : l’ubiquité (par opposition aux deux premières générations de l’informatique ; en l’occurrence les mainframes et le PC), la contextualisation (capacité à se rapprocher des cinq sens humains) et l’interaction naturelle (par les gestes, la voix, le regard…). Une approche mise en œuvre par l’exploitation de jonctions entre cloud, big data… et machine learning. Cette notion d’apprentissage machine – ou « apprentissage automatique » – consiste à donner aux ordinateurs la capacité d’apprendre sans avoir besoin d’être explicitement programmés.
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Source : silicon.fr